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ahmb.fr   - Le bitcoin ...

Le bitcoin sera-t-il la monnaie de demain ?

A. HAMDAD
04 Feb, 2018 temps de lecture: 5 min
I 'll give you a huge bonus in bitcoins if you can explain to me what the hell they are.
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Le bitcoin a été défini par Satoshi Nakamoto, son créateur, dans bitcoin white paper comme :

A purely peer-to-peer version of electronic cash would allow online payments to be sent directly from one party to another without going through a financial institution. Digital signatures provide part of the solution, but the main benefits are lost if a trusted third party is still required to prevent double-spending…

Traduction :

Un système de monnaie électronique entièrement en pair-à-pair permettrait d’effectuer des paiements en ligne directement d’un tiers à un autre sans passer par une institution financière. Les signatures numériques offrent une telle solution, mais perdent leur intérêt dès lors qu’un tiers de confiance est requis pour empêcher le double paiement. Nous proposons une solution au problème du double paiement en utilisant un réseau pair-à-pair…

La naissance du bitcoin a coïncidé avec les scandales liés à la crise de 2008. La perte de confiance du public dans les institutions bancaires était un facteur motivant et catalyseur.

Il faut souligner que la préoccupation d’avoir une monnaie internationale est à ce jour un sujet de discorde et de débat. Celui-ci n’a pas encore été tranché.

La problématique

Les tiers de confiance (institutions financières) constituent un frein aux transactions des agents économiques.

Outre les problèmes de confidentialité, ces intermédiaires sont devenus un frein à l’expansion des échanges entre les agents économiques. En effet, la médiation qu’ils exercent, compte tenu de ses coûts, limite les échanges en quantité et en valeur. Encore, de par leur monopole, ils orientent souvent arbitrairement le sens objectif de ces échanges et déplacent l’intérêt de l’activité économique vers la spéculation, ou vers des orientations politiques irrationnelles, plutôt que vers la production.

Nous pouvons donc résumer ces inconvénients dans les points suivants :

  • Les institutions financières, par le monopole légal dont elles jouissent, renchérissent les transactions commerciales et autres avec les frais de leurs intermédiations. Les vendeurs et les acheteurs auraient donc tendance à minimiser ces frais en limitant ces transactions en volume et en valeur. Seules les transactions dépassant certains seuils sont faites.
  • Ces institutions posent également des problèmes de confidentialité et de sécurité des échanges et des avoirs. Personne n’est à l’abri d’une décision arbitraire de gel de ses avoirs ou de limitations de ses transactions.
  • Les intérêts, souvent excessifs, perçus par ces intermédiaires ne sont pas économiquement justifiés. La majorité des économistes s’accorde à dire que « la monnaie n’est qu’un voile », en ce sens qu’elle n’est là que pour faciliter les échanges ; car si l’on produit des biens et des services, ce n’est pas dans le but d’acquérir de la monnaie, mais dans celui de les échanger contre d’autres biens et services. La monnaie, de par ses fonctions (unité de compte, intermédiaire des échanges et réserve de valeur), n’est là que pour faciliter les échanges. Il en découle également que l’argent ne doit pas faire des petits…
  • Sur une échelle transnationale, les transactions sont très difficiles. Les taux de change entre les monnaies nationales sont, la plupart du temps, déterminés administrativement. Les valeurs sont donc faussées et les échanges empêchés.

Le bitcoin tient-il ses promesses ?

Internet a révolutionné notre culture. Son avènement a été l’annonce d’une nouvelle ère ; la conscience humaine universelle n’a jamais été aussi forte. Il promeut une culture qui transcende les États-nations. De nouveaux besoins sont apparus. Celui d’avoir une monnaie indépendante des gouvernements nationaux est pressant.

La monnaie étant définie par les fonctions qu’elle remplit (unité de compte, intermédiaire des échanges et réserve de valeur), le bitcoin remplit bien ces fonctions et, partant, est bien une monnaie. Ses détracteurs éludent le fait que c’est une expérience originale. Prédire son échec ou sa réussite relève de la spéculation intellectuelle.

Une monnaie n’a pas de valeur en soi. Sa valeur consiste en la confiance que l’on a en elle pour remplir ses fonctions.

Cette monnaie cryptographique issue de la communauté de ses développeurs informatiques est diabolisée. Des pays réputés pour leur autoritarisme l’ont même interdite. Des universitaires l'ont qualifiée de mal.

Donner leurs chances aux Crypto-monnaies ...

Les économistes savent et mettent en garde contre l’autoritarisme économique. Les agents trouveraient toujours des solutions : la création de monnaies privées en est une. Cette monnaie, à l'instar des autres monnaies cryptographiques, n'est pas responsable de l'usage que l'on en fait. Elle a au moins le mérite de relancer le débat sur la monnaie et d’offrir une alternative dans le système économique, qui l’enrichit et le renforce (voir la loi d’Ashby de la variété requise).

Crypto-actifs vs monnaies d’État : deux poids, deux mesures, il faudrait relativiser...

Bien que la technologie blockchain soit réputée pour sa sécurité — principal argument de fiabilité de ces monnaies virtuelles —, les scandales et les incidents liés aux crypto-monnaies, résultant de vulnérabilités dans les applications, d'erreurs humaines, d'arnaques ou d’une régulation insuffisante, sont fréquemment brandis par certains économistes étatistes comme preuve que les monnaies privées virtuelles ne remplissent pas les fonctions monétaires fondamentales.
Cependant, ils omettent souvent de rappeler que les monnaies nationales elles-mêmes n’ont pas été épargnées par les scandales, les faillites bancaires, les crises monétaires, ni même par des manipulations spéculatives de grande ampleur, et ce, en dépit de l’existence d’appareils institutionnels de contrôle.
Dans ces cas-là, ce n’est pas la technologie qui amortit les pertes, mais ce sont les publics — citoyens et épargnants — qui sont appelés à la rescousse, sans contrepartie, en bons samaritains, pour renflouer banques et institutions, pourtant privées, « too big to fail ».
Une solidarité imposée, où les représentants du public socialisent les pertes tout en privatisant les gains.

Rien de tel pour les crypto-monnaies : en cas d’escroquerie ou de faillite, il n’y a pas de filet de sécurité public, pas de plan de sauvetage, pas d'appel au contribuable. C’est une économie plus rude, plus brutale peut-être, mais sans hypocrisie.

Auteur:  A. HAMDAD

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